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SNRGXV

CFM 2015

 

Du 20 juin au 27 juin, l’équipe débarque sur la petite ville de Saint-Mandrier-sur-Mer.

5000 habitants, 5000 bateaux, 120 militaires rugbymen, 10 bars à vider. Mandréens et

Mandréennes n’ont qu’à bien se tenir. Le cadre est posé, passons à l’action.

Chambres vétustes, promiscuité, chiottes percées, oreillers défoncés, des marins

partout, des terriens accompagnés d’un étrange roumain, des aviateurs satellisés mais pour

affronter tout cela : une bande de copains, des ballons ovales, la mer, le soleil et le chant

des cigales. Bienvenu en Provence, pas très loin de la sainte ville du RCT qui fait trembler

l’Europe depuis 3 ans. Bienvenu dans le monde secret du rugby militaire qui permet aux

uniformes de s’affronter dans la légalité.

On n’aime pas les marins car ce sont soi-disant les plus forts, on a un défi à relever,

on a une mission, le coach l’a dit, Gillou le veut... Le bout de bois sera à nous. On est

motivé, sur motivé, on reste imperméable au monde extérieur, on ne voit rien, on n’a rien vu

sauf peut-être Pierre mais ce n’est pas de sa faute, il ne fallait pas le provoquer. Bref, on

veut gagner, on s’est entrainé pour cela, le doc a même préparé une potion magique pour

nous y aider.

 

LUNDI

 

Lundi, c’est le premier jour, le Georgi, le joueur qu’on retient ... La marine a essayé

de saboter notre entrée dans le tournoi... Putain de marins, ils sont malins mais on l’est

encore plus... Ils nous ont installés dans le bâtiment le plus pourri du quartier à côté d’une

ménagerie avec des animaux qui hurlent toute la nuit... même Potiok ne peut rien y faire,

ses cris rassemblent plus qu’ils ne dispersent. Bref, on a passé une nuit de merde, on galère

avec les véhicules mais on s’accroche et rien de nous détournera de notre objectif... même

la serveuse du zanzi bar n’y arrivera pas. Les dents sont affûtées, la prépa physique de

Gégé est aux petits oignons et tous les gros comprennent les exercices même Daudau... La

stratégie de Gillou est en place, Seb fait travailler les touches, les consignes sont claires faut

sauter même si c’est haut, faut plaquer même si c’est bas et surtout faut pas rester entasser

au milieu mais bien s’écarter... Le vieux renard est attentif à cette consigne qu’il intègre

parfaitement... Fin de la mise en place, on part à l’arsenal pour déjeuner puis on rejoint un

amphi moisi où l’on apprend que ce sont les aviateurs qui auront à subir nos foudres... ça

tombe bien car les aviateurs on ne les aime pas trop. Ils font les beaux avec leurs lunettes

de soleil, on veut les faire redescendre sur terre. On joue à 16 heures, au stade Léo

Lagrange, super stade, supers infras. Remise des maillots dans une petite salle, la pression

monte, Alexis est désigné capitaine, les jeunes qui honorent leur premier match officiel ont la

gorge serrée, Dimitri est proche de la syncope... On s’est regardé droit dans les yeux, on

peut aller au combat. Le coup d’envoi est donné, on est présent à la réception, on s’envoie

mais rapidement la pression nous étouffe, on bafouille notre rugby.

Fred rate la première, puis la seconde pénalité mais les aviateurs ne prennent pas le manche en main et ne profitent pas de nos erreurs... Fred passe une pénalité, on se concentre trop sur les

rucks, Alexis se prend un doigt dans l’œil, pour une fois que c’est dans l’œil... puis se tord la

cheville... Il sort sur blessure, l’équipe est orpheline, elle perd son capitaine... Coup au

moral, la fatalité ne peut pas s’abattre sur nous comme ça. Top gun recolle au score, Enzo

se sent pousser des muscles et prend un carton jaune mais Fred s’échappe et va marquer

un essai qu’il transforme, Thomas enfonce le clou et va entre les perches... On souffle.

Coaching, la première ligne change, Gaëtan remplace Alexis, Todo laisse sa place. Rémi

plaque à tour de bras, La bûche envoie du bois, Mathieu emballe et y laisse son plancher

orbital, Anthony fait parler la poudre, Julien joue sur un pas, Guillaume serre les dents... Bref

on joue avec du cœur et cela va suffire pour remporter la victoire. Jérôme apporte son

expérience devant mais oublie son genou dans la boîte à gants. Mathieu B rentre et amène

sa fraicheur physique. On a gagné sans la manière mais peu importe comme le dit Gillou

« je préfère prendre 4 points en ayant mal joué que dans prendre 0 en s’étant envoyé

comme des enculés ». Gillou, as-tu une expérience particulière dans le domaine ??

Qu’entends-tu exactement par s’envoyer comme des enculés ? Après réflexion, on ne veut

pas savoir... Et à ce propos, Gaëtan... il est inutile de donner ton ressenti à ce sujet à

Thomas (une sombre histoire de doigts dans le nez...)

Le bilan du match est mitigé, on y laisse des plumes... Le capitaine, Mathieu et

Chouz ne pourront pas jouer mercredi contre nos meilleurs ennemis...

 

MARDI

 

Mardi c’est récup. Flo, le doc fait des miracles et maraboute tous ses clients qui

sont nombreux... épaules, adducteurs, chevilles, genoux, il y en a pour tous les goûts.

Pierrot a tout donné, comme d’habitude et s’est fait astiquer les côtelettes... L’après-midi,

bonne séance de plage, histoire de bien déverrouiller les cervicales... un coup à droite, un

coup à gauche... on suit les déhanchements des sirènes échouées. Le soir, petites

binouzes... RAS

 

 

MERCREDI

 

Prêts pour la guerre des rucks...

Mercredi c’est au tour de la marine... Stade mécouillenski à l’arsenal... Jean-Christophe a

motivé ses troupes, Gillou a organisé son schéma tactique... La spéciale

marine dessinée par Todo devrait faire mal aux marins. Le sauteur Black devra être collé par

le guerrier Bès, Enzo et Terroch auront peu de ballons mais devront être tranchants et aller

au bout... Le capitaine Boutelier qui a de la bouteille (elle est facile je l’accorde) sera au

centre du dispositif. On joue pour les copains, pour l’honneur, pour le titre. Rémi a mis son

caleçon fétiche, bref nous sommes prêts dans les moindre détails... 16h, coup d’envoi !

8 minutes de tragédie... paralysés nous subissons. 10 à 0 le score est sans appel... Nos

frères ennemis sont bien présents et nous les regardons jouer... Mais tout à coup, le réveil

des tigres!!! Piqués au vif dans notre orgueil, nous mettons en place notre système de jeu,

nous allons les chercher, nous prenons des espaces, nous coupons leurs extérieurs. La

pression s’inverse, ils commencent à vomir leur ballon, on les prend haut, on leur fait mal, on

marque et on revient à 7 à 10. On y croit, on sent qu’on peut le faire. Daudau lance un petit

cri sanglotant de pucelle effarouchée «les gars je veux le gagner ce match».

Le jeu s’équilibre... Les marins passent une pénalité : 7 à 13 à la mi-temps. Le capitaine et Fred

sont remontés comme des pendules, les anciens sentent que l’exploit est possible. On se

resserre, on récupère, l’ambiance est électrique. Les avants ont plaqué à tour de bras, les

marins ont reculé. Les arrières ont pris les espaces, ont joué dans les intervalles... Les

marins doutent. Jean-Luc a le visage fermé, un peu comme quand il fait caca. Gillou est un

ressort et Seb reste stoïque comme à son habitude. Jean-Christophe fait du relationnel

gériatrique. On reconduit la même équipe... les capots ne sont pas encore ouverts, vous

sortirez quand je verrai de la fumée lance Gillou. Début de seconde mi-temps, on repart sur

de bonnes bases. Pénalité pour nous, Fred la passe: 10 à 13, on a jamais été aussi prêt de

l’exploit. Phiphi l’entraîneur de la marine le sent... «et les gars, vous n’avez jamais honte?» lance-t-il à son équipe. Pénalité pour les marins, 10 à 16.

On continue de s’envoyer, on sent que le match peut basculer d’un moment à l’autre.

Gillou aperçoit sans doute de la fumée et procède aux premiers changements... ça continue de

plaquer, de défendre, d’attaquer... le ballon change régulièrement de mains...

On y croit, on tient bon mais tout à coup leur ailier s’échappe petit côté, le long de la touche et

nous crucifie. Il reste moins de 8 minutes et on savait très bien que le premier qui marquerait tuerait le match... Une chape de plomb s’abat sur nos têtes... on prend un dernier essai... le match est plié, l’arbitre siffle la fin de la rencontre... 10 à 30... Le score est lourd et ne reflète pas le match car

aujourd’hui nous n’étions pas si loin... Les marins sont meilleurs, c’est un fait mais on méritait mieux...

Ils le savent. Sentiment paradoxal mêlant déception d’avoir perdu mais fierté d’avoir tout donné.

Sentiment paradoxal d’avoir frôlé l’exploit malgré le score...

Les corps sont meurtris. Pierrot part aux urgences pour se faire réconforter par des

infirmières. Les autres joueurs restent là, silencieux, marqués. Douche, accolades...

Barbecue bien mérité. Nous avons perdu avec la manière et on en revient à la sentence de

Gillou... on préfère quand même gagner sans la manière ... vous connaissez la suite. Petite

bière en rentrant à la goélette qui nous assassine niveau prix... Même les yeux doux de

Jérôme B à la copine d’Ivanhoé (qui s’appelle Rovena... « aparté culturel pour les incultes »)

n’y changeront rien.

 

 

JEUDI

 

Jeudi, récupération. Matin repos au bâtiment pour certains, petit café sur le port pour

d’autres... Petite séance de ménage aussi pour certains. Anthony a un contentieux avec son

corps qui le déteste. La marine nous a promis du canoé... activité annulée... de toute façon

on sait très bien qu’on peut jamais compter sur la marine. L’après-midi, on cache la moto

d’Enzo car on l’aime pas puis rebelote à la plage, on se fait engueuler par des vieux cons

acariâtres parce qu’on joue au ballon pourtant en silence. On est gardien de la paix avant

tout donc on se tait et abdiquons. Nous alternons serviettes et baignades. Un avion passe

sur la plage, il cherche son pilote... Pierre Boutelier est appelé à l’accueil. Capitaine

consciencieux, il se met au service de sa concitoyenne. Fin de l’après-midi. Soirée classique.

Demain on joue les terriens.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VENDREDI

 

Troisième jour. Match contre l’armée de Terre. On y croit, on est remontés à bloc. Le

matin petite mise en place. Rien de particulier. L'après-midi, remise des maillots, les coachs

choisissent de faire tourner l'effectif. Chacun doit avoir la chance de défendre les couleurs du

maillot. On fait même appel à deux anciens, Sancho et Mahaousa pour palier le nombre de

blessés et apporter un peu de fraîcheur. Arrivés au stade de Léo Lagrange, la tension est

palpable, les vestiaires sentent le camphre, les visages sont fermés. Les terriens sont

solides, on le sait, on le voit. Coup d'envoi, entame de match poussive mais on ouvre le

score sur une pénalité de Fred. 3-0. Mais rapidement la puissance des kakis nous

submerge, il nous font mal dans les rucks et sur les ballons portés, leurs mauls pénétrants

nous enfoncent systématiquement. Bref, ça se passe mal et on se passe de commentaires...

score sans appel de 24 à 6... 3 essais à 0. Le chemin est encore long... nous devons

travailler, progresser, nous battre pour exister.

Mathieu Bastareaud est venu assisté à la rencontre. Centre emblématique du XV de

France et du RCT, il est venu en toute amitié soutenir son ancien camarade de club de

Massy Anthony et supporter par la même occasion la gendarmerie qu'il apprécie

particulièrement. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir pas grand-chose à fêter sur le plan sportif mais des enseignements à tirer...

Le groupe vit bien ensemble, l'ambiance est respectueuse et le potentiel est certain. Il faut

construire l'avenir et se fixer pour objectif raisonnable de gagner le tournoi d'ici deux à trois

ans. On construit chacun à notre niveau l'équipe de la gendarmerie de demain. Soyez

performants, engagés et pensez bien que l'équipe n'appartient à personne et que seuls les

meilleurs continueront à partager son existence et à écrire son histoire.

Pour le mot de la fin...

 

Merci à tous. Merci au nom de l'ensemble du staff pour les moments partagés.             J-C. M.

Des hommes qui s'aiment

Basta et Alexis

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